Le 3 juin dernier, Noémie Keren initiait à la calligraphie ronde française lors d’un stage à Saint-Émilion.
Entrez dans
la ronde!
Une journée entière consacrée à la calligraphie ronde française, l’opportunité d’apprendre à manier la plume !
Cette écriture du XVIème siècle a été l’écriture dominante en France durant plusieurs siècles. Bien droite, toute en rondeurs, elle est pleine de douceur et d’élégance, tout en ayant une spécificité non négligeable : sa lisibilité !
En effet, la Ronde se prête à merveille aux titres et offre une lecture confortable & aisée. Proche de nos lettres cursives apprises à l’école primaire, ses proportions nous sont relativement familières.
La difficulté réside avant tout dans le maniement de la plume. Ici, point de pointue mais du biseau ! Ces plumes à bout « plats » impliquent donc une tenue de la plume en biais afin de créer des pleins & des déliés. Il faut parfois jouer avec quelques manipulations, et en soulever un angle en remontant pour créer de belles liaisons bien fines. Tout un programme qui a été le coeur de la journée lors du stage de calligraphie ronde à Saint-Émilion.
De l’art de manier
la plume biseautée
Après une introduction historique visant à replacer la Ronde dans sa généalogie calligraphique, les stagiaires ont mis la main à la pâte. L’objectif est avant tout de bien saisir les spécificités de la plume biseautée. Pour cela, Noémie Keren propose de manipuler un morceau de carton trempé dans l’encre. Tracer des lignes droites en variant l’orientation, puis des « montagnes » en tenant l’outil en biais. Ces débuts (qui ne ressemblent pas à la ronde, soyons honnêtes !) permettent de saisir corporellement le mécanisme des pleins & déliés. Puis, viennent les gestes ronds : créer des demi-lunes en amorçant en délié, laissant un plein se former, puis en terminant dans un délié. Après ces exercices préparatoires, nous pouvons nous munir du porte-plume !
Calligraphie ronde française: les minuscules
Comme pour chaque stage consacré à une écriture, la calligraphe propose de travailler les minuscules par groupes formels. Les stagiaires sont ainsi invités à tracer des fûts verticaux, des déliés, pour peu à peu tracer leurs premières lettres : « i », « u, « t ».
Viennent ensuite les lettres « n » & « m » qui sont assez particulières en ronde française. Cette calligraphie des lettres que l’on a coutume de nommer à « ponts » nécessite des manipulations de plume. Après s’être entraînés, les stagiaires peuvent écrire leur premier mot en calligraphie ronde française : « minimum » (un grand classique de calligraphe…)
Puis, viennent les lettres rondes. « o », puis « c », « a », « e », « d », nous voilà prêts pour écrire le mot « acacia ». Suivront les lettres spéciales comme le « s » ou encore le « v », puis les lettres à tête ou à queue : « l », « h », « b », mais aussi « p », « q », « g », etc.
Après un déjeuner partagé dans le parc Guadet, les majuscules ont été enfin rapidement abordées avant de passer à la création d’un petit projet pour terminer la journée. Chaque participant a ainsi calligraphié sont prénom sur un joli marque-pages. L’objectif est d’apprendre à préparer une création finale au brouillon, à centrer son texte & à bien mener la création à terme.
Pour découvrir les manuels historiques que la calligraphe utilise comme référence pour créer ses outils pédagogiques, vous pouvez visiter le blog.
Une petite souris nous a glissé que la calligraphie ronde française serait très certainement le sujet du prochain manuel sur lequel Noémie Keren travaillera…
